Royalty rising
Tudor, More than a comeback

En cinq ans, Tudor est passé du rang d’endormie à celui de marque pertinente, séduisante et aux tarifs très bien placés. Itinéraire d’une marque bien née et en pleine maturité.

Pour Tudor, il y a un avant et un après 2010. Rarement tournant aura été aussi net et fructueux que celui qu’a pris la marque genevoise. Avant lui, elle vivotait, dotée d’insuffisants moyens et ambitions, dans l’ombre de sa société sœur, Rolex. Tout occupée à devenir un géant, celle-ci appliquait à Tudor des principes qui ne lui convenaient pas. Depuis, chaque année avec régularité et application, Tudor lance une nouveauté marquante, qui respecte systématiquement quatre principes. Le premier est d’appartenir clairement à l’univers de la marque, généralement en se basant sur des modèles historiques. Le second est un travail de design global et profond, même lorsqu’il s’agit de réinterprétations. Le troisième est d’être proposé à un tarif raisonnable. Depuis sa création en 1926, Tudor s’est voulue abordable et ses prix n’augmentent quasiment jamais. Ce dernier point peut sembler contradictoire avec le quatrième, une recherche de qualité objective, de solidité et de finitions exemplaire. Cette culture de fiabilité remonte aux origines de la marque. Tudor a donc trouvé une voix et une voie. Ce n’est pas une mince ambition que de pouvoir séduire sans décliner une recette préconçue, de savoir inventer sans se trahir. Car il existe une histoire et une tradition Tudor, méconnue mais qui a ses amateurs inconditionnels et ses collectionneurs. En étudiant leurs codes, leur culture, Tudor a pris la mesure de la richesse de son histoire, d’un style Tudor propre, différencié, une identité voulue par M. Hans Wilsdorf, le fondateur de Tudor et de Rolex. Cette démarche s’est trouvée en phase avec l’actualité du monde horloger. A la fin de la décennie 2000, l’horlogerie reprend goût à ses codes historiques, à ses sources. Tudor a pris la vague vintage comme aucune autre marque. Mais la reproduction de l’ancien n’est pas un concept porteur de qualité ou de pérennité. Alors il a fallu tout réinventer, tout réinterpréter. Les signes, les formes, les textures, les détails, les couleurs, tout est passé à la moulinette. Cette nouvelle approche s’est incarnée dans une série de nouveautés, chaque année complètement différente. Les prémices résident dans les chronographes Grantour, qui avaient ouvert la voie. Puis en 2010, un modèle phare a permis à tous de comprendre ce qu’était devenue la marque. L’Heritage Chrono a montré qu’une Tudor est une montre au design unique et séduisant. Elle a le cool des 70’s, le chic d’un mariage réussi entre noir, orange et acier et la force des chronos d’époque, premier grand succès d’un Tudor 2.0. En 2011, le style mécanique Tudor et ses affinités motorisées prend de l’ampleur avec le lancement de la ligne Fastrider. Renforcés par un partenariat avec la marque de motos Ducati, ces chronographes ont inauguré avec la version Blackshield l’utilisation de boîtiers céramique. Ils ont été complétés par une gamme de cadrans jaune vif, rouge ou kaki, un choix unique à l’heure actuelle. Le monde de la mer est indissociable de Tudor. Proposée en 2012, la Black Bay est une synthèse de ce que furent les montres de plongée à la rose, c’est à dire un petit monde en soi. Les aiguilles à la forme unique, appelées Snowflake, ont été tirées d’un modèle de 1969. La couleur bordeaux de la lunette est celle qui a le plus la cote aux enchères. Les cadrans à effet tropical, brunis par le temps et le soleil, sont les plus recherchés. Le Luminova beige achève de lui donner une touche rétro. La Black Bay est un succès retentissant, depuis décliné à l’envi. Plusieurs tailles, plusieurs couleurs de boite, d’insert de lunette, de bracelet, La famille Black Bay est désormais, et de loin, le best-seller de la marque, en particulier grâce à une nouvelle version en bronze, une autre entièrement noire, et une offre généreuse. Toutes sont livrées avec deux bracelets, un en cuir vieilli, l’autre en nylon de type NATO, tissé en France sur d’anciens métiers jacquard. En parallèle, 2014 voit la naissance de la Ranger. Incarnation de la montre outil telle que la conçoit Tudor, elle possède une vocation simple, utilitaire, militaire, ce qui l’oblige à être d’un fonctionnalisme parfait. La Ranger est truffée de détails discrets. Son aiguille des heures, lance à la tête si spéciale. Sa finesse, qui la rend si facile à porter. Ses index peints à la main et en relief. Sa grande ouverture soulignée par un verre bombé. L’omniprésence du satinage sur la boîte. Ce modèle est d’une fausse simplicité et a l’air naturel, signe d’un design réussi. La nouveauté de l’année 2015 se nomme North Flag et représente plus d’une première. Il s’agit de la première montre Tudor dédiée à l’exploration du grand nord, hommage qu’elle est à l’expédition British North Greenland de 1952, dont les membres étaient équipées de Tudor. De la première Tudor à bracelet en métal intégré. De la première Tudor à fond saphir transparent et pour cause. Jusqu’ici, il n’y avait rien de distinctif à voir à l’intérieur de ces boîtiers. Mais en 2015, Tudor a franchi le pas. La North Flag est munie du premier mouvement de manufacture de la marque. Entièrement développé et produit en interne, de l’usinage à l’assemblage final, le calibre MT5612 s’affiche fièrement. Il propose un remontage automatique, 70 heures de marche et un spiral en silicium. Une de ses propriétés s’affiche sur le cadran : sa précision de marche est certifiée par le COSC. Désormais, toutes les nouvelles Tudor embarquent ce mouvement, simple dans sa structure et solide, pensé pour durer. Toutes sont certifiées chronomètre. Et elles continuent d’afficher des tarifs sages. La preuve, les modèles comme les Black Bay ou les Pelagos sont passées d’anciens mouvements à la nouvelle mouture de manufacture, moyennant une augmentation de prix de l’ordre de 10%, à des lieues de ce que pratiquent les autres marques dans ce cas-là.

www.tudorwatch.com

 

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